Cela faisait quelques jours que je venais de m’installer à Cosne.
J’avais quitté Varenne et la Champagne afin de fuir la morosité ambiante et les discours insipides des incapables de ce duché qui prétendaient tout savoir. Mais ils ne savaient que s’opposer entre eux, même quand la Champagne avait besoin d’unité pour reconstruire encore une fois ce château qui avait été pris par de nombreux brigands et mis à sac en décembre.
C’est donc à Cosne que j’avais décidé de m’établir quelques temps, village plutôt accueillant. En plus, il y a un port construit et même un bateau qui s’appelle le Burgundia. J’allais souvent admirer ce bateau en rêvant de voguer avec lui en regardant l’horizon. Mais le bateau restait à quai et je guettais régulièrement les aller et venues des uns et des autres en espérant que cela serait le prémisse d’un futur départ.
C’est alors que je vis une affiche, affiche nous invitant au voyage. Messire Ichiro, chef de port devenait le capitaine du Burgundia.
Il proposait tout d’abord, juste un petit aller retour, Cosne Nevers, voyage éclair afin de pouvoir tester le navire. Je ne participerais pas à ce voyage, ne pouvant me rendre disponible à temps. J’ai cru comprendre que le voyage avait pris finalement un peu plus de temps que prévu car des bancs de sable ralentissaient leur avancé.
Un autre voyage, une croisière, était proposé. Un Aller retour Cosne Saumur pour la modique somme de 40 écus l’aller. J’envoyai aussitôt un pigeon à Ichiro pour devenir un des voyageurs. J’avais dans ma bourse un peu plus de 80 écus, je pouvais alors voire ce qu’il y avait par la bas, au-delà de cette horizon.
Le départ était prévu le samedi 20 Février. Il fallait embarquer avant 16h.
Très tôt, j’embarquais alors afin de pouvoir visiter les lieux.
Aussitôt, je trouvais la taverne du bateau qui s’appelle La Tsigane. Du pain marin y est proposé à 7 écus, de la bière a 0.90 écus. C’est là où les marins et les voyageurs se retrouvent de temps en temps et j’eu le plaisir de discuter avec ce bon capitaine Ichiro qui connaît son affaire.
A 16h00 précise, j’entendis alors ce fameux..... « Lâcher les amarres.... ». Je me précipitais sur le pont et regardais Cosne s’éloignait lentement.
Je restais très souvent sur le pont malgré le froid encore hivernal. J’admirais le paysage qui défilait sous mes yeux en écoutant les bruits et les éclats de voix qui me parvenaient depuis la rive. De loin, j’avais pu ouïr les accents berrichons des paysans qui se trouvaient proches de la berge.
Le dimanche matin, alors que le jour se lève à peine, le village de Gien m’apparaît. Le bateau avance fièrement, majestueusement sur la Loire et nous traversons très vite le duché d’Orléan. En fin d’après midi de ce même dimanche, Orléans est tout près. Le lundi matin, nous approchons de Blois. Quelle rapidité.....en si peu de temps être déjà là. C’est que le capitaine s’active. Il m’a expliqué lors d’une de nos discussions à la taverne, que les manœuvres pouvaient aller jusqu’à huit dans une journée, ce qui permettait d’obtenir la vitesse maximale du navire....mais ça veut dire aussi que le capitaine ne doit pas s’assoupir un seul instant, qu’il doit toujours être à la barre. N’importe qui ne peut être capitaine !
Nous traversons ensuite la Touraine à vive allure et déjà, dans la nuit étoilée, j’aperçois les quelques torches qui éclairent les portent de la ville de Saumur.
Fatigué mais le cœur léger, je vais alors dormir dans ma cabine en me disant que demain matin, nous serons à quai dans le port de Saumur. Cependant, le lendemain, il n’en est rien car l’autorisation d’accoster à Saumur a été retirée par la duchesse d’Anjou, mécontente de l’accueil fort désagréable qui a été réservé à Sa grace Joffrey de Déréré en Bourgogne, qui devait accoster à Cosne. J’ai cru comprendre que cela avait à voire avec la prise du château en FC, où près de 500000 écus avaient été volés il y a peu. Des personnalités liées à l’Anjou seraient impliquées dans cette affaire.
La Loire s’écoule parfois avec vigueur et nous avons eu aussi une tempête. Le Capitaine Ichiro n’a pas voulu braver cette tempête. Il tient au Burgundia comme à la prunelle de ses yeux. Sur cette Loire, seulement trois ports sont construits actuellement : le port de Cosne, le port de Tours et celui de Saumur....
Nous repartons alors pour Tours et nous accosterons dans ce port charmant. C’est une ville bien agréable que Tours que j’ai visité très rapidement. J’y ai même trouvé un emploi à la mine à 16 écus puisque nous repartions que le lendemain, le jeudi 25 février.
Le lendemain, nous étions 3 bateaux quasiment côte à côte :
- Le "Morgwen de la Louveterie", encore en construction à ce moment (et non baptisé)
- Le "Burgundia" (nous), un peu en amont, en train de rentrer à Cosne
- "Le poulailler enchanté", dont le capitaine était Joffrey, qui à ce moment était en train de rentrer de Bourgogne.
Le samedi, je me retrouve sur le quai....Héhé, un capitaine peut virer ses passagers, mais seulement quand le bateau est à quai.
Merci Capitaine Ichiro pour ce beau voyage....
Erlendur
Vous trouverez toujours ces infos sur le journal de bord : http://tinyurl.com/CosneSaumur01